D'un côté, des étudiants "sans fac" qui veulent faire valoir leur droit à étudier dans la filière de leur choix. De l'autre, la direction de la fac qui assure faire le maximum pour accueillir le plus de candidats possible.
Un autre enjeu s'ajoute désormais à la liste des revendications : l'exonération des frais d'inscriptions pour les étudiants internationaux hors Union européenne.
Car sans exonération, ces jeunes paient le prix fort : 2.895 euros pour la licence, là où les étudiants français et européens ne paient "que" 178 euros.
"Une mesure discriminatoire"
"Pour l'instant, les demandes sont refusées, regrette Hubert, à la sortie d'un rendez-vous avec la présidence. C'est très injuste, je trouve. Il faut se rendre compte que derrière un dossier, il y a quelqu'un. Tout le monde n'a pas la possibilité de payer des sommes aussi conséquentes."
Lui souhaite pouvoir s'inscrire en deuxième année d'économie gestion. "Ce n'est pas par choix que je me retrouve à Lyon 2", poursuit-il.
Soutenus par l'UNEF, qui dénonce "une mesure raciste, discriminatoire", les étudiants promettent de se battre pour obtenir leur inscription. "On ne veut pas d'une université à l'américaine, où il faut avoir de l'argent et être né dans la bonne famille pour pouvoir étudier", ajoute Marie.
Le syndicat souligne les conséquences pour les étudiants non-admis : pas d'inscription, pas de titre de séjour et donc, moins de droits y compris en matière de santé ou de logement.
"La mixité nous importe énormément"
La loi de 2019 oblige les universités à mettre en place des frais d'inscription différenciés. Mais jusqu'à présent, chaque établissement était en mesure d'exonérer 10% des étudiants.
"Nous étions largement au-delà de cette limite, nous avons dû nous mettre en conformité. C'est pour cela que cette année, c'est très différent", explique Jim Walker, vice-président chargé de l'internationalisation.
Ainsi, 80 étudiants ont déposé un dossier d'exonération qui ne pourra pas être étudié. Seuls ceux qui proviennent de certains pays, en conflit notamment, sont éligibles à l'exonération.
"Évidemment, ça n'est pas idéal. La mixité nous importe énormément au sein de l'université... Il y a un risque que certains étudiants ne déposent plus de dossier mais pour l'heure, c'est trop récent pour mesurer les effets."
Les étudiants mobilisés le 10 septembre
Pour ce qui est des "sans fac", la problématique est la même que l'an passé. La phase complémentaire de Parcoursup étant close, les possibilités de recours s'amenuisent. Les filières droit et psychologie sont particulièrement concernées.
"Il y a beaucoup de filets de sécurité mais quand la filière est en tension... Nous ne pouvons rien faire de plus", note Marie-Karine Lhomme, vice-présidente chargée de la réussite étudiante.
Les étudiants, accompagnés des syndicats, seront mobilisés ce mercredi 10 septembre. À la fois pour soutenir la mobilisation citoyenne "bloquons tout", mais aussi pour porter leurs propres revendications.
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