À six mois des élections municipales où il briguera un deuxième mandat, il n'a éludé aucun sujet, de l'actualité brûlante aux thèmes plus légers, avec Vincent, Camille, Grégory Delsol et Noémie Mabilon.
Radio SCOOP : D'abord, une question que nous avons posée à beaucoup de nos invités en ce début septembre : comment s'est passé votre été ?
Grégory Doucet : "Très bien, vraiment très bien ! J'ai passé la majeure partie de l'été à Lyon. Il faut dire que nous avons accueilli les EuroGames fin juillet, un événement absolument incroyable, marqué par un esprit de fête et de joie partagée. Nous avons reçu 5.500 athlètes venus de toute l'Europe, mais aussi des États-Unis et d'Australie. C'était un immense plaisir. L'été a donc été bien rempli, d'autant plus qu'il y avait une actualité culturelle très riche, notamment avec le festival "Tout le monde dehors", comme chaque année. J'en ai profité pour découvrir Lyon autrement, avec mes enfants, et j'en suis très heureux."
Peut-on vraiment prendre des vacances quand on est maire de Lyon ?
Grégory Doucet : "Oui… et non. On reste connecté, on intervient, on utilise les outils numériques pour suivre l'actualité lyonnaise. Je ne déconnecte jamais totalement, mais je prends tout de même des vacances, ne serait-ce que pour passer du temps avec ma femme et mes enfants. C'est essentiel pour mon équilibre personnel."
Une rentrée sociale sous haute tension à Lyon et en France
Aujourd'hui, les TCL sont en grève. Les agents réclament notamment des hausses de salaire. Ce matin, les Lyonnais nous ont parlé de galère. Comprenez-vous ce mouvement ? Le soutenez-vous ?
Grégory Doucet : "D'abord, j'ai une pensée pour celles et ceux qui, ce matin, se sont retrouvés coincés dans les embouteillages alors qu'ils prennent habituellement le tram. Une grève, c'est toujours source de nuisances pour les usagers. Cela dit, il faut aussi reconnaître que les métiers des TCL sont souvent très exigeants. Le SYTRAL a investi massivement dans de nouvelles infrastructures : deux nouvelles lignes de tramway sont en construction, le prolongement du T6 vers la Doua, un bus à haut niveau de service… Ces travaux, bien qu'indispensables, génèrent aussi des désagréments pour les habitants.
Il y a également eu des investissements pour renforcer la sécurité dans les transports, ce qui rend les métiers encore plus exigeants, que l'on soit conducteur ou contrôleur. Dans un contexte où le pouvoir d'achat s'est érodé ces dernières années, il est compréhensible que les agents demandent une revalorisation. C'est le rôle des opérateurs, Keolis et RATP, de faire avancer le dialogue social. Cela ne se fait pas toujours du premier coup. Cette grève tombe à un moment délicat, en pleine rentrée, mais chacun devra faire preuve de patience."
Cette semaine s'annonce explosive sur le plan social, avec un appel au blocage total mercredi. Craignez-vous que Lyon soit paralysée le 10 septembre ? Avez-vous anticipé cette éventualité ?
Grégory Doucet : "Bien sûr, nous anticipons toujours les manifestations annoncées. Il y a une coordination avec les services de la préfecture pour préparer au mieux ces événements. Les appels au blocage traduisent une volonté de certains citoyens d'envoyer un message aux responsables politiques nationaux. Il y a des inquiétudes, parfois même de la colère. En France, cela s'exprime souvent par des manifestations, et c'est une bonne chose : le droit de manifester est constitutionnel.
Cela doit toutefois se faire de manière pacifique et respectueuse, tant des personnes que des biens publics et privés. Avec la préfecture, nous nous préparons pour que tout se déroule dans les meilleures conditions."
Les travaux à Lyon : "beaucoup vont se terminer dans les prochains mois"
Vous êtes candidat pour un second mandat. Lors du premier, vous avez déjà lancé de nombreux projets. Lesquels souhaitez-vous poursuivre, si vous êtes réélu ?
Grégory Doucet : "Il y a effectivement beaucoup de chantiers en cours qui vont se terminer dans les prochains mois. Par exemple, nous allons inaugurer la place Béraudier, devant la gare de la Part-Dieu, dans les semaines à venir. La piscine de Vaise va également rouvrir prochainement, après des travaux très attendus. C'est l'un de nos plus beaux équipements sportifs.
Et puis il y a le grand projet de la rive droite du Rhône : trois hectares de nature supplémentaires en plein cœur de ville, pour rafraîchir la presqu'île. Ce sera aussi un espace dédié aux sportifs, aux seniors, aux enfants. Le projet en est encore à ses débuts, avec les travaux de réseaux souterrains en cours. Il va se déployer sur plusieurs années."
Les travaux continuent de perturber la vie des Lyonnais. Vous aviez déjà évoqué leur fin prochaine, mais beaucoup ont le sentiment que cela n'en finit pas. Avez-vous un message positif à leur adresser ?
Grégory Doucet : "Oui, bien sûr. Certains chantiers sont terminés, comme le Mail à la Croix-Rousse ou l'avenue Mermoz, qui touche à sa fin. D'autres sont encore en cours, comme le bus à haut niveau de service entre la route de Genas et Félix Faure, ou la rue Garibaldi, dont on commence à voir la fin.
Ce sont des travaux d'envergure. On a refait les réseaux souterrains, les évacuations d'eaux usées, l'électricité… La semaine dernière, j'étais avec Enedis, qui m'expliquait la nécessité de moderniser le réseau pour faire face aux fortes chaleurs, qui mettent à mal les équipements, même enterrés.
Si l'on veut une ville moderne, capable de répondre aux besoins de ses habitants, il faut réaliser ces travaux. Oui, cela crée des nuisances, mais chaque jour, on avance. Prenez la place Béraudier : les travaux ont duré longtemps, mais la place basse est déjà inaugurée. On peut désormais rejoindre facilement le métro depuis la gare. Bientôt, la partie haute sera terminée, végétalisée, agréable et sécurisée. Et à l'automne, nous planterons le "bois de la Part-Dieu", juste en face de la gare, pour apporter un peu de fraîcheur à ce quartier très minéral."
Jean-Michel Aulas, "un candidat de la droite"
Parlons de vos rivaux. Certains sont très actifs sur les réseaux sociaux. Jean-Michel Aulas, pour ne pas le citer, semble être un adversaire de poids. Est-ce votre principal concurrent ?
Grégory Doucet : "Sa récente annonce – ou non-annonce – clarifie les choses : nous avons un candidat de la droite, celle de Laurent Wauquiez, ici à Lyon. En l'occurrence, c'est Jean-Michel Aulas. Très bien, je prends note. Mais comme je le dis souvent, je ne suis pas en campagne. Je suis maire de Lyon jusqu'au bout.
Pour l'instant, je regarde tout cela avec un peu de distance. Parfois avec le sourire, parfois moins, car ce que je lis sur les réseaux sociaux n'est pas toujours à la hauteur de ce que devrait être le débat politique. Ce n'est pas ma manière de faire. Vous ne me verrez pas publier des injures ou des invectives. Pour moi, la politique doit se faire dans le respect des uns et des autres."
L'Hôtel de Ville ouvrira ses portes au public les 20 et 21 septembre pour les Journées du Patrimoine. Que trouve-t-on dans le bureau du maire de Lyon ? Y a-t-il un objet auquel vous tenez particulièrement ?
Grégory Doucet : "Il y a un dessin de ma fille, mais je doute que cela intéresse beaucoup vos auditeurs ! Elle a quatre ans, c'est très figuratif. J'ai aussi quelques objets qui rappellent des événements marquants : une torche des Jeux paralympiques, un morceau de rail offert par les artistes du mémorial de la Shoah – un lieu très important pour Lyon, inauguré avec beaucoup d'émotion.
Il y a également quelques œuvres, notamment des tableaux d'un artiste lyonnais. La décoration du bureau date en grande partie de l'époque de Raymond Barre, mais j'y ai ajouté ma touche personnelle au fil du mandat : des plantes, par exemple, pour apporter un peu de chaleur humaine."
Un mot sur l'Olympique Lyonnais, qui réalise un excellent début de saison, ce qui était inespéré il y a encore quelques mois. Quelle est votre relation avec Michelle Kang, la nouvelle dirigeante du club ?
Grégory Doucet : "Excellente. Je l'apprécie depuis le début, lorsqu'elle a pris les rênes de l'équipe féminine. C'est quelqu'un de clair, de confiance. Elle a eu l'intelligence d'aller rapidement à la rencontre des acteurs du territoire – sportifs, économiques, politiques – pour se faire une idée précise de la situation.
Elle a su apaiser les tensions tout en insufflant une nouvelle ambition. Elle a beaucoup investi dans l'équipe féminine, qui est aujourd'hui très prometteuse, et elle fait de même pour les garçons. Je suis ravi qu'elle ait pris les commandes du club. C'est de bon augure pour la saison, et cela apporte la sérénité dont nous avions besoin."